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Aulus
vers 1750
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Extrait
de la carte de Cassini n°40
(Ax les Thermes)
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Le problème
des "Thermes" d'Aulus
LIZOP mentionne la découverte au milieu du XIXème siècle d'une buvette
antique et de trois monnaies romaines à l'emplacement même des sources
thermales d'Aulus. Il reprend le texte de la première personne qui relate
ces découvertes, Adolphe d'ASSIER, chargé d'assurer la promotion des thermes."
On aurait retrouvé une buvette et 3 monnaies antiques.
Dés 1883, Julien SACAZE émet des doutes au sujet de ces découvertes. En
1992, C. DUBOIS remarque que
chacune des trois éditions du livre de d'ASSIER "est enjolivée par
rapport à la précédente".
Sur le terrain, il ne reste absolument rien de tout ce qui a été décrit
précédemment exceptées les fontaines construites au cours du XIXème siècle
et aménagées dans une grotte artificielle. L'une d'entre elles s'appelle
la "Fontaine des Trois Césars" pour rappeler les découvertes
que signale d'ASSIER.
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Fontaine des
"Trois Césars" |
Aujourd'hui,
l'existence de cette antique buvette est réellement remise en cause. Plusieurs
indices nous inciteraient même à croire que l'on a "imaginé"
les découvertes:
-Au fur et à mesure des éditions, des incohérences et des contradictions
apparaissent dans les dires de d'ASSIER ; la date des découvertes et la
nature des découvertes évolue au fur et à mesure des éditions.
-Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, la toute neuve station d'Aulus
devait faire face à la concurrence d'autres stations thermales qui revendiquaient
une vocation thermale très ancienne (Ax les Thermes, Seix...). Aulus devait
se trouver une origine aussi ancienne, ce qu'elle a obtenu avec "les
trois Césars".
-Enfin, si elle ne constitue pas une preuve, l'absence de vestiges archéologiques
sur le terrain semble confirmer ce qui ne doit être en fait qu'une supercherie.
On n'a sans doute rien découvert à Aulus en 1845 et en 1872.
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Le chemin du port de Saleix
Il s'agit du G.R. 10 entre le cirque de Coumebière (1400 m) et le col
de Saleix (1794 m).
Le GROUPE D'ARCHEOLOGIE ANTIQUE s'est fait l'écho d'une tradition locale
qui considère ce chemin comme une ancienne voie romaine. LIZOP fait aussi
état de cette tradition.
A Coumebière, on distingue nettement le chemin sur près de 800 m de long.
Il est tentant de comparer ce chemin avec des voies romaines connues tellement
la ressemblance est troublante.
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Le GR 10 à
Coumebière |
Si
l'on ne peut pas affirmer avec certitude qu'il s'agit d'un chemin antique,
il est cependant certain que le port de Saleix a été fréquenté au moins
dès le XIVème siècle ; de DIETRICH rapporte l'existence d'un échange ancien
entre le Vicdessos et le Haut-Salat en matière de minerai ; le premier,
très riche en minerai de fer (mines de Rancié) échangeait sa production
contre le charbon du second. Il fallait alimenter les forges d'Ercé, Oust,
Aulus en minerai car la production locale était insuffisante pour satisfaire
des besoins importants.
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Coumebière |
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Les Argentières
Comme le toponyme l'indique, c'est le plomb argentifère que l'on a extrait
ici.
La tradition, reprise par LIZOP, fait remonter le site à l'Antiquité romaine.
Dès 1600, MALUS remarque l'ancienneté de l'exploitation: "Il y
a de grands et vieux voyages pour tirer les mines".
En 1962, un ingénieur des mines visite le site éboulé et reconnaît des
tessons d'amphores parmi les haldes.Il semblerait donc que le site remonte
à l'Antiquité, ce que la toponymie et la tradition locale ne contredisent
pas.
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Les Argentières |
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La mine de Laquorre
Comme les Argentières, la mine de Laquorre domine le plateau de Coumebière.
LIZOP considère que l'on a extrait ici la galène argentifère et le minerai
de fer dès la période antique. La mine n'est pas mentionnée par MALUS,
mais par de DIETRICH qui la visite en 1786; elle est alors inexploitée.
Selon lui, elle a été auparavant sous-exploitée.
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Laquorre |
Le
site est exploité depuis le XVIIIème siècle au moins: la proximité des
Argentières tendrait à nous faire considérer Laquorre comme une mine aussi
ancienne ; en fait, rien ne permet de le vérifier.
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Le Castelminier (le batiment)
MALUS visite le Castelminer en 1600 ; il est alors abandonné: "...
Il y a un château vieil, composé d'une tour carrée fort haute ayant neuf
grands pas de carré au dedans.../... Ce château est appelé par ceux du
pays le Castel Minié.../... Ce sont les Indes françaises et le temps passé
l'ont été des Romains. Le bâtiment du château fait voir ouvertement la
grandeur de cette entreprise, l'extrême et incroyable dépense qu'on y
fait, le tout digne de la grandeur et magnificence de leur Empire".
C. DUBOIS a effectué des sondages au Castelminier en 1990. Il pense qu'il
s'agit des restes de la tour qu'avait décrite MALUS en 1600. Cette construction
médiévale remonterait au moins au XIVème siècle. Il ne s'agit en aucun
cas d'une structure antique.
Mine de Lauqueille
En 1864, MUSSY est le premier à décrire cette mine de plomb argentifère.En
1898, l'ingénieur Cloupet qualifie le puits de "romain" dans
un rapport d'archives. En 1900, on parle de "Puits des Romains".
En réalité, rien ne permet de conclure à l'antiquité du site.
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Le massif du Pouech
Le massif du Pouech s'étend entre les vallées du Garbet et du Fouillet
sur 2 km environ. On rencontre, d'est en ouest, d'abord les mines de Castelminier,
celles d'Aubac (non prospectées par l'auteur), et finalement les Raspes
(non prospectées par l'auteur).
MALUS vante la richesse du secteur et dresse un curieux état des lieux
en 1600: "toutes ces montagnes sont abondantes en mines d'or,
d'argent, de plomb, d'estain azur, de vert azur, de cuivre, de marcassites
d'or, d'argent et de cuivre".
Un mobilier archéologique assez important a été relevé depuis 4
siècles dans le massif (meules à moudre le minerai, lingots de plomb,
une table dormante à laver le minerai considérée comme romaine par DAUBREE.
A noter au passage l'erreur de celui-ci qui situait le Pouech à Seix).
Castelminier,
les Ouels : galène, blende, cuivre: Un ruisselet sort d'une très belle
galerie de section ovale, haute au départ de 1,5 m pour une largeur de
60 cm. C. DUBATIK décrit un
"labyrinthe de petits boyaux ouverts au feu et au pic". Pour
lui, "ces travaux sont médiévaux sinon antiques".
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Travers-banc à
Castelminier |
On
peut observer aussi 7 puits alignés qui s'étendent sur une longueur d'au
moins 60 m et ont été creusés au pied d'une petite paroi verticale
de 5 m de haut. Chacun de ces orifices ne dépasse pas 2 m de long pour
une largeur de 1 m. Il est probable que ces puits rejoignent les galeries
précédentes.
L'origine médiévale du Castelminier pourrait laisser supposer que les
travaux datent de la même époque ; en vérité, on ne peut pas dire s'il
s'agit de travaux antiques ou médiévaux. Il est assez peu probable qu'une
zone si riche n'ait pas été exploitée dès l'Antiquité.
Aubac (cuivre): Ces travaux sont décrits par C. DUBATIK
en 1981.
En 1786, De DIETRICH y signale un travail ancien, abandonné. Le site est
donc sans doute antérieur au XVIIIème siècle.
Les Raspes: (blende, cuivre et galène): LIZOP, s'appuyant
sur la tradition, considère que les Raspes ont été exploitées dès l'Antiquité.
En 1786, De DIETRICH rapporte qu'une mine de cuivre vient d'être découverte,
après son passage, à l'endroit appelé "les Raspes".
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Les Sagettes (galène argentifère)
MUSSY, s'appuyant sur une tradition locale ferait remonter le
site à l'époque romaine. En 1994 comme en 1981, les deux galeries visibles
sont inaccessibles. Aujourd'hui, rien ne justifie l'hypothèse d'une origine
antique de la mine des Sagettes.
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Les Sagettes |
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Les Escanérades (cuivre et blende)
LIZOP considère ces travaux comme antiques. Encore une fois, de DIETRICH
est le premier en 1786 à mentionner l'existence de la mine des Escanérades.
Aucun élément ne plaide en la faveur de l'hypothèse de LIZOP. Les travaux
sont considérés comme "récents" au XVIIIème siècle.
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Les Escanérades |
Freychillière (galène, blende et pyrite de
fer)
Je n'ai personnellement pas reconnu ce site.
LIZOP considère Freychillière (ou Freychenère) comme une ancienne exploitation
romaine. Il s'appuie sans doute sur le rapport de l'ingénieur Lougnon
qui tire ces conclusions dès 1889. Au XIXème siècle, MUSSY est en fait
le premier à mentionner et décrire la mine, même si "le filon est
anciennement connu".
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